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Solidarité

Dans le nord de Paris, «on ne pouvait pas supporter qu’on interdise de distribuer de la nourriture aux personnes à la rue»

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Alors que la préfecture de police a interdit aux associations de venir en aide aux personnes exilées dans les quartiers de Stalingrad et Jaurès, plusieurs d’entre elles ont décidé dimanche soir d’intervenir dans les alentours.
Lors de la distribution alimentaire sous le métro aérien, à Paris, le dimanche 15 octobre 2023. (Michael Bunel/Le Pictorium)
par Margo Bierry
publié le 16 octobre 2023 à 15h23

«Curry jaune ou rouge pour vous monsieur ?» Il est 18 h 30, ce dimanche 15 octobre, et une file d’attente se forme le long du boulevard de La Chapelle, dans le nord de Paris, sous le métro aérien de la ligne 2. Plusieurs associations ont décidé d’organiser là, à quelques pas de la «zone interdite» des quartiers de Stalingrad et Jaurès, une distribution alimentaire. Mardi 10 octobre, la préfecture de police de Paris a pris un arrêté proscrivant l’activité des associations dans ce secteur, en raison de «nuisances récurrentes», résultats «d’attroupements […] en bord de voirie créant un danger pour elles-mêmes et pour autrui», selon elle. Derrière les tables pliantes, les bénévoles s’activent pour servir plats chauds, boissons, fruits et biscuits aux exilés. Pour Paul Alauzy, bénévole de Médecins du Monde et coordinateur de l’action, «les associations ne peuvent pas supporter l’idée qu’on interdise de distribuer de la nourriture aux personnes à la rue. C’est indigne de la France, parce qu’on a les moyens de le faire».

«Il fallait faire quelque chose, au moins pour sensibiliser les riverains et interpeller les élus», complète Léa Richardot, la coordinatrice de l’antenne parisienne de Watiz