Le rendez-vous est donné dans la zone industrielle de La Garde (Var). Depuis le domicile jusqu’au parking, soit six kilomètres, la voiture de Thierry Modolo-Dominati a franchi trois ralentisseurs, et autant de décélérations, montées, freinages, descentes. Il a aussi compté 29 ralentisseurs jusqu’à son bureau, à 15 kilomètres. L’homme a un combat : aplanir les dos d’âne non homologués, parmi les quelque 450 000 que compte la France.
Coincé entre un Decathlon et un McDonalds, surgit de terre la bête noire de Thierry Modolo-Dominati : ce dos d’âne serait «le pire du Var». «Il coche toutes les cases de l’illégalité», assure-t-il. Le décret 94-447 du 27 mai 1994 est la bible du fondateur et porte-parole de l’association Pour une mobilité sereine et durable. Au regard du texte, qui définit les caractéristiques des «ralentisseurs de type dos d’âne ou de type trapézoïdale», celui de La Garde serait non conforme : trop haut et trop long, en sortie de rond-point et proche d’arrêts de bus, avec un trafic routier dense et le passage de poids lourds. Thierry Modolo-Dominati a ainsi dans le viseur 4 000 passages surélevés rien que dans son département. Leur implantation près d’un virage, d’un ouvrage d’art ou en forte déclivité peut aussi être en cause.
200 dossiers portés devant la justice
Le Varois se tourne donc vers la justice pour demander «la mise en conformité du parc». Le 11 juillet, le tribunal administratif de Toulon a ordonné la suppression de deux ralentisseurs sur une route départementale, à Vi