Les élections européennes ont révélé une carte de France submergée de brun : de la Bretagne à Aix-en-Provence en passant par Châteauroux, le Rassemblement national a progressé dans nombre de nouveaux territoires. Vote anti-Macron, sentiment d’insécurité, envie de «tester autre chose»… A travers une série de reportages, Libération explore les raisons d’une telle poussée de l’extrême droite.
La plupart du temps, les électeurs rencontrés marquent un temps d’arrêt. Quelques millièmes de secondes, presque rien, avant de lâcher comme une évidence : «Bah j’ai voté Bardella.» Comme une digue à faire sauter, avant de dérouler sans sourciller leur adhésion au projet politique de l’extrême droite. Dans l’Indre, elle est massive. 40,08 % des électeurs ont voté RN aux Européennes. Une quasi-unanimité se dégage sur ce territoire essentiellement rural : toutes les communes ont placé en tête Jordan Bardella, sauf une où Reconquête grignote du terrain.
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Sous le chapiteau de lumière de la place Monestier, à Châteauroux, au lendemain soir de l’élection, Anaïs, Jules et Valentin (respectivement 23, 19 et 20 ans) s’accordent à dire «le