Menu
Libération
Reportage

«Dans un Ehpad classique, je pense que j’aurais dépéri» : à Dax, un «village Alzheimer» où supporter la maladie avec plus de douceur

Réservé aux abonnés

Pour sortir les patients du carcan aseptisé et médicalisé de l’Ehpad, le village landais «Henri Emmanuelli», projet unique et expérimental peuplé de 120 résidents venus de tout le Sud-Ouest, se veut un havre de liberté et de médicalisation douce.

Dans le parc du village «Henri Emmanuelli». (Astrid lagougine/Hans Lucas pour Libération)
ParEva Fonteneau
envoyée spéciale à Dax
Publié le 21/09/2025 à 11h36

Sur un banc, une après-midi de septembre à Dax, Arnaud enlace sa mère avec affection. Elisabeth, diagnostiquée Alzheimer quelques années plus tôt, fredonne par bribes Foule sentimentale d’Alain Souchon. La musique s’échappe du portable de son fils. Comme happés par le souvenir d’une joie intacte, les pieds de la septuagénaire tapotent le sol en cadence. Arnaud sourit : il y a quelques mois encore, dans le précédent Ehpad où elle vivait, il ne retrouvait chez elle qu’une silhouette voûtée, «ralentie par les médicaments». A l’approche de la journée mondiale dédiée à la maladie, la scène a la force tranquille d’un instant de répit. «On a vécu des moments durs, avec la culpabilité de ne pas pouvoir lui offrir une vie plus douce. C’est extraordinaire de la voir comme ça», résume, ému, l’informaticien, en visite pour la journée.

Ici