Sur un banc, une après-midi de septembre à Dax, Arnaud enlace sa mère avec affection. Elisabeth, diagnostiquée Alzheimer quelques années plus tôt, fredonne par bribes Foule sentimentale d’Alain Souchon. La musique s’échappe du portable de son fils. Comme happés par le souvenir d’une joie intacte, les pieds de la septuagénaire tapotent le sol en cadence. Arnaud sourit : il y a quelques mois encore, dans le précédent Ehpad où elle vivait, il ne retrouvait chez elle qu’une silhouette voûtée, «ralentie par les médicaments». A l’approche de la journée mondiale dédiée à la maladie, la scène a la force tranquille d’un instant de répit. «On a vécu des moments durs, avec la culpabilité de ne pas pouvoir lui offrir une vie plus douce. C’est extraordinaire de la voir comme ça», résume, ému, l’informaticien, en visite pour la journée.
Ici