Menu
Libération
Politique frictions

Dans un taxi à Paris : «On va essayer de faire un bon choix, pour la France et pour nous personnellement»

Article réservé aux abonnés
Troisième épisode de notre série «Politique frictions» : à l’arrière d’un taxi parisien, où les discussions ont forcément tourné autour de la dissolution et des élections législatives à venir.
(Mats Silvan. Getty Images)
publié le 19 juin 2024 à 7h45

Politique frictions

Jusqu’à la veille du premier tour des élections législatives, «Libé» sillonne des lieux de la vie quotidienne pour saisir et raconter ces moments de discussion impromptue où, soudain, la politique fait irruption.

Le postulat : le taxi est un café du commerce ambulant, on y commente tout, il est forcément question de dissolution, RN et Nouveau Front populaire depuis le 9 juin. Ah non, pas vraiment, nous dit Alexandre, 38 ans, qui «roule» (VTC) depuis 2019. «Je laisse toujours l’initiative de la discussion au client.» On a quand même embarqué avec lui vendredi 14 juin, dans une de ses tournées matinales.

Habitant de Franconville, dans le Val-d’Oise, Alexandre a voté LFI le 9 juin. «Pas du tout satisfait par les résultats, évidemment», la dissolution lui va, il pense qu’une cohabitation est «jouable». Qui verrait-il en tête de pont du Nouveau Front populaire ? «Longtemps j’ai pensé Mélenchon mais je crois Ruffin plus rassembleur et apte au compromis.» Membre de la Coopérative des chauffeurs privés en Seine-Saint-Denis, Alexandre est un discret au calme olympien, qui ne peste même pas contre la circulation parisienne.

«Faire bloc est inévitable»

Notre première passagère, Aude, qu’on convoie avec ses deux enfants du XXe arrondissement parisien au XIXe, est soucieuse. «Le contexte actuel est un peu tendu, notamment pour nous qui sommes de confession juive… Depuis le 7 Octobre, il y a des regards insistants, beaucoup d’amalgames…» Elle ajoute illico : «Mais j’aime la France et j’ai confiance.» Aux européennes, cette trentenair