Menu
Libération
Reportage

De Lyon à Tirana, le retour pas si volontaire d’une famille albanaise

Article réservé aux abonnés
Après le refus de leur demande d’asile en France, Ina et ses filles se sont résignées, mi-janvier, à retourner en Albanie avec le dispositif proposé par l’Office de l’immigration et de l’intégration. «Libération» les a suivies, depuis le premier jour de leurs démarches jusqu’à leur arrivée dans leur pays d’origine.
Ina et ses quatre filles à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, le 17 février. (Bruno Amsellem/Libération)
par Gurvan Kristanadjaja et Louis Seiller, Correspondant à Pristina
publié le 2 mars 2021 à 18h30

Pour les étrangers en situation irrégulière en France, le parcours vers un titre de séjour est souvent long et épuisant. Il faut courir les rendez-vous, appeler des numéros qui ne répondent pas, remplir d’innombrables dossiers dans lesquels il manque toujours un document, pour parfois se voir refuser l’accès à des papiers. Le tout dans une précarité certaine, tant il est difficile pour ces exilés de trouver un travail et un toit. Après quelques années de vie en France, certains finissent par solliciter un retour volontaire dans leur pays d’origine. L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) rend ces démarches possibles depuis 2005, et accorde en échange une petite somme d’argent (autour de 300 euros par personne, jusqu’à 1 850 euros). En 2020, plus de 4 000 étrangers ont fait cette demande, pour beaucoup des demandeurs d’asile déboutés et des «dublinés» (menacés d’expulsion car ils ont fait une demande d’asile dans un autre pays européen, ce qui est contraire au règlement de Dublin). Pour comprendre ce qui pousse ces personnes à vouloir rentrer dans leur pays, Libération a suivi une famille depuis le premier jour de ses démarches en France jusqu’à son retour au pays