Voici donc venu le temps d’une plus grande insouciance. Du moins officiellement. Couvre-feu repoussé à 23 heures, jauges plus importantes dans les lieux culturels, couverture vaccinale croissante, désengorgement des services de réanimation… Serait-ce le début de la fin de la pandémie ? On a tellement envie d’y croire qu’il en faut peu pour nous en persuader. Il suffit de mettre le nez dehors pour percevoir une énorme envie de liberté, une soif inextinguible de culture, de terrasses, de soleil, de vie tout simplement. Et c’est bien normal après ces longs mois de contraintes et d’angoisse.
A lire aussi
Mais la vie, est-ce forcément la vie d’avant ? Cette pandémie n’aurait donc rien changé en nous et autour de nous ? On oublie tout et on recommence ? C’est maintenant, et dans les mois à venir, que les questions de fond doivent être posées. Individuellement et collectivement. Il peut être tentant de vouloir vite rayer d’un trait de plume ce bug soudain qui a mis la planète à l’arrêt, mais ce serait dommage de le passer par pertes et profits pour reprendre l’âme en paix notre course effrénée à la croissance et au «toujours plus».
D’abord, il ne faut pas croire que le virus trépasse parce que l’épidémie se tasse. Nombre de scientifiques prédisent qu’il va continuer à circuler. D’où l’urgence de penser aussi à étendre la couverture vaccinale aux plus pauvres et aux plus précaires, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, car notre liberté passe aussi par la leur. Cette pandémie a également mis en lumiè