Le regard noisette d’Ivana pétille. Ce jeudi après-midi, elle déambule en fauteuil roulant dans l’hôtel de ville de Paris. Ses yeux brillants se posent sur les moulures dorées et les rideaux soyeux, les peintures colorées et le parquet qu’elle s’apprête à fouler. Dans quelques heures, Ivana défilera devant plusieurs centaines de personnes, vêtue d’une robe blanche portant l’inscription «Old but still bold [«Vieille mais toujours audacieuse», ndlr]». Pour se sentir plus jolie que jamais, la petite blonde de 101 ans est même allée faire retoucher son carré chez le coiffeur cette semaine.
Entre deux éclats de rire, des larmes roulent sur ses joues. Ivana vit seule depuis si longtemps à Marseille qu’elle a parfois l’impression de ne plus exister en dehors de sa maison. «Quand on est vieille, on ne compte plus pour la société», souffle Chantal-Marie, la bénévole qui l’accompagne depuis des années. Ivana essuie ses pommettes du bout des doigts. Dans quelques heures, malgré son souffle au cœur, elle sortira de son fauteuil roulant le temps de traverser la salle face au public. Pour prouver qu’il existe «une autre façon de regarder les gens âgés».
Témoignages
A l’initiative des Petits Frères des pauvres – qui accompagne les aînés isolés – l’hôtel de ville de Paris est deve