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Libération
Reportage

Dégradation d’une cuve d’eau destinée aux exilés à Loon-Plage : «C’était un acte volontaire, l’intention était de nuire»

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Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
Après la découverte d’eau souillée dans une citerne servant à approvisionner les exilés, une association a déposé plainte ce jeudi 20 juin. Dans un contexte où l’accès à l’eau est complexe, c’est la première fois que des migrants sont ciblés de cette manière.
Une personne portant un bidon d'eau à Loon-Plage, le 25 avril. (Sameer Al-Doumy/AFP)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 20 juin 2024 à 19h26

A proximité de l’un des campements de Loon-Plage, dans le Dunkerquois, l’eau a viré au bleu vif. «Nous sommes arrivés vendredi dernier, et un exilé était en train de vider la cuve contaminée», explique Christopher, un bénévole de l’association britannique Roots, qui fournit en eau et en produits d’hygiène ceux qui campent là, dans des conditions précaires, en attendant de passer la frontière avec la Grande-Bretagne. A priori, personne n’en a bu, une bonne nouvelle. L’association a pu recueillir des échantillons à des fins d’analyse, qu’elle a confiés à la gendarmerie française lors du dépôt de plainte, ce jeudi 20 juin. Christopher évoque une odeur chimique et mentholée, comme pourrait sentir un produit ménager.

Impossible de parler d’empoisonnement avant les analyses, mais il y a une certitude : «C’était un acte volontaire, dont on ne connaît pas la finalité mais dans tous les cas, l’intention était de nuire», assène Thomas Chambon d’Utopia 56. Cette cuve est placée à l’écart, à la jonction de deux routes de campagne, à proximité d’un petit bois où