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Libération
Enquête

Demandeurs d’asile : soupçons de mauvais traitements au Caes de Marseille

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Dans une structure d’hébergement proche des quartiers Nord, les signaux d’alerte se sont récemment multipliés, mettant en garde contre des mauvais traitements des résidents. La direction de la structure dément tout problème et s’estime visée par une campagne de dénigrement.
Le Caes de Septèmes-les-Vallons, près de Marseille. (Yohanne Lamoulère/Tendance Floue)
par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille
publié le 24 mars 2022 à 13h20
(mis à jour le 29 juin 2022 à 12h15)

«Nous tentons de vous alerter sur la situation qui est actuellement en train de s’installer au Caes de Septèmes-les-Vallons.» Mi-février, plusieurs associations ainsi que des élus de la mairie PCF de cette commune des Bouches-du-Rhône, jouxtant les quartiers nord de Marseille, ont été destinataires d’un mail de quatre pages, signé du «collectif Ensemble13», inconnu jusque-là. Ce document dénonce, par le menu, les conditions de vie des demandeurs d’asile hébergés au Centre d’accueil et d’évaluation des situations (Caes) de la commune. Situé dans un ancien hôtel bas de gamme, enclavé entre l’autoroute A7 et la cité de la Gavotte-Peyret, ce centre est en mesure d’héberger 150 personnes. Il est géré depuis son ouverture en 2018 par l’association lyonnaise Forum Réfugiés-Cosi, qui œuvre dans le champ de l’asile au niveau national. Elle gère aussi la Structure du premier accueil des demandeurs d’asile (Spada) de Marseille, dont Libération avait raconté en 2020 les dysfonctionnements.

Un Caes est censé orienter les demandeurs d’asile qui n’ont pas vocation à y rester plus de trente jours. «Mais faute de places ailleurs, à Septèmes-les-Vallons, certains sont là depuis des années», souligne Marie-Noëlle Blazy, responsable de l’association Donne-moi la clé, qui dépend du Secours catholique et dispense des ateliers