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Population

Démographie française : les cinq enseignements à retenir des derniers chiffres de l’Insee

L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié ce jeudi 28 décembre ses dernières données sur l’évolution de la population française. Il y a désormais 67 408 000 personnes vivant en France, avec des dynamiques contrastées selon les territoires.
La Guadeloupe fait partie des départements français qui se vident, selon les derniers chiffres de l'Insee. (Franck Guiziou/Hemis. AFP)
publié le 28 décembre 2023 à 17h24

67 millions d’habitants et une croissance démographique atone, un phénomène lié d’une part à une mortalité plus importante (celle des générations du baby-boom qui arrivent à un âge avancé), d’autre part à une baisse de la fécondité. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié ce jeudi 28 décembre ses dernières données sur l’évolution de la population française. «Au 1er janvier 2021, 67 408 000 personnes vivent en France hors Mayotte, soit une croissance moyenne de 0,3 % par an depuis 2015, contre 0,5 % entre 2010 et 2015», note l’institut. Un ralentissement «dû à une plus faible contribution du solde naturel [la différence entre les naissances et les décès, ndlr] dans toutes les régions à l’exception de la Guyane», mais qui cache des réalités très disparates. Libération fait le bilan.

La Corse et l’Occitanie, championnes de la France métropolitaine

La Corse et l’Occitanie figurent aux deux premières positions des régions françaises métropolitaines les plus dynamiques. Entre 2015 et 2021, l’île de Beauté a gagné plus de 3 000 habitants, soit une augmentation de 1 % en moyenne chaque année, dans la lignée de la précédente période étudiée (+1,1 %). L’Occitanie bénéficie d’une hausse moyenne de 0,7 %. Suivent ensuite, dans l’ordre, les Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne, deux de ces trois régions appartenant à l’arc atlantique qui attire depuis désormais 30 ans des populations venues d’autres régions.

Les Hauts-de-France et le Centre en berne

«Entre 2015 et 2021, la population baisse à un rythme de diminution moyen d’au moins 0,2 % par an dans 23 départements», note l’Insee. Ces derniers sont localisés le plus souvent dans le quart nord-est, le Centre et le Massif central. Les plus touchés, en France métropolitaine, sont la Meuse et la Haute-Marne (-0,8 %), suivis de la Nièvre et de la Creuse (-0,7 %). A l’inverse, le top 5 des départements hexagonaux les plus dynamiques est composé de l’Hérault, de la Haute‑Garonne, de la Loire‑Atlantique, de la Gironde, de la Corse-du-Sud et de la Haute‑Savoie (+1 % ou plus en moyenne par an entre 2015 et 2021).

La Guadeloupe et la Martinique se vident

Les deux départements des Antilles continuent de perdre des habitants. Le mouvement de baisse de la population entamé entre 2010 et 2015 s’aggrave, puisque la population «baisse en Martinique (-0,9 %) et en Guadeloupe (-0,6 %), sous l’effet de soldes migratoires apparents particulièrement négatifs, qui incluent les mouvements de population avec l’étranger et avec les autres régions françaises», indique l’Insee. La Guyane, avec ses quelque 286 000 habitants officiellement recensés, est en revanche le département français le plus dynamique, avec une hausse de 1,6 % au cours de la période étudiée.

Paris et sa banlieue, les vases communicants

2,1 millions de Parisiens, mais une capitale qui se vide. Son solde naturel encore positif ne compense pas le solde migratoire négatif et Paris subit une baisse annuelle moyenne de sa population de -0,6 %. En revanche, les départements limitrophes sont de plus en plus peuplés. La Seine-Saint-Denis en tête (+0,8 %), suivie du Val-d’Oise (+0,6 %), du Val-de-Marne et de l’Essonne (+0,5 %) et enfin des Yvelines et des Hauts-de-Seine (+0,3 %).

Les villes plus dynamiques que les campagnes

«Entre 2015 et 2021, la population augmente deux fois plus rapidement dans l’espace urbain que dans l’espace rural dans son ensemble (+0,4 % en moyenne par an, contre +0,2 %)», indique l’Insee, alors que la croissance était identique entre les deux espaces lors de la période 2010-2015. La ruralité souffre notamment d’un «solde naturel négatif malgré la contribution positive du solde migratoire apparent».