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Mauvaise publicité

Des agences immobilières Stéphane Plaza entament des démarches pour quitter la franchise

Violences conjugalesdossier
Des dizaines d’agences «Stéphane Plaza Immobilier» souhaitent quitter la franchise depuis le procès le 9 janvier de l’animateur. Le présentateur a été jugé pour violences conjugales sur deux anciennes compagnes.
Depuis le procès de l'animateur, des dizaines d'agents immobiliers ne veulent plus du nom de Stéphane Plaza sur leur enseigne. (Sebastien Lapeyrere/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 janvier 2025 à 21h33

Fini le nom de Plaza sur les enseignes. Dans la foulée du procès de l’animateur et agent immobilier Stéphane Plaza, des dizaines de franchisés ont entamé des démarches pour quitter la marque. Avocate spécialisée en droit immobilier, Me Sarah Laassir a affirmé avoir «des discussions avec une dizaine de franchisés», confirmant une information de France Inter. Même constat du côté Me Valentin Simonnet, comme le rapportent Le Parisien et Le Figaro : l’avocat assure conseiller «plusieurs dizaines de franchisés qui veulent quitter le réseau et qui ont engagé le processus de précontentieux, c’est-à-dire des courriers de mise en demeure, sans saisine du tribunal pour le moment».

Le réseau d’agences immobilières du même nom que l’animateur, détenu à 51 % par la chaîne de télévision M6, a été lancé en 2015 et comptait 660 agences en 2022. Mais le procès jeudi 9 janvier pour violences conjugales de Stéphane Plaza, contre qui 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende ont été requis, ajoute pour les agences qui portent son nom une crise d’image à une crise économique qui pénalise déjà le secteur immobilier.

100 000 euros de chiffre d’affaires perdus

«Depuis la médiatisation de l’affaire, les clients ne veulent plus poser de panneau sur les façades avec le nom de Stéphane Plaza. En prospection, on nous parle plus de l’affaire que de business, on a une baisse de fréquentation, on perd des mandats de vente», énumère un franchisé Stéphane Plaza Immobilier, qui ne souhaite pas être identifié car actuellement en négociation avec le groupe pour mettre fin à son contrat de franchise. «On veut juste travailler dans de bonnes conditions. Si on paye une redevance de franchise, c’est pour que ça serve à quelque chose, aujourd’hui ça nous dessert beaucoup», estime-t-il. «J’ai perdu entre 5 et 10 mandats depuis le début de l’été, ça représente presque 100 000 euros de chiffre d’affaires perdus.»

Une autre franchisée à la tête de deux agences, évoque des insultes, un prêt refusé par sa banque car «l’enseigne Stéphane Plaza est jugée trop dangereuse» et des départs de collaborateurs, depuis la publication en septembre 2023 de témoignages d’anciennes compagnes de Stéphane Plaza par Mediapart.

Cette femme a également engagé des négociations pour quitter la franchise et souhaite rester anonyme. Son contrat de franchise n’arrivera à échéance que dans un an et, à ce titre, l’enseigne lui demande de rembourser les redevances qu’elle aurait dû payer pendant cette période en cas de rupture de contrat, explique-t-elle. Mais en pleine crise de l’immobilier, qui a vu une chute massive des transactions de logements anciens, ses caisses sont à sec et elle assure «avoir deux mois de vie devant [elle] si [elle] ne sort pas» de la franchise.

Contacté par l’AFP, le réseau Stéphane Plaza Immobilier n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Pour Me Valentin Simonnet, si Stéphane Plaza est condamné pour «violences habituelles physiques et /ou psychologiques par concubin» envers deux anciennes compagnes, la question se pose de la validité de contrat de franchise «à partir du moment où la marque n’est plus ce qu’elle était au moment de la signature du contrat».