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Interview

Diffusion de la prétendue fiche S du député LFI Raphaël Arnault : «On fait croire à la population que le fiché S est par nature dangereux»

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Elections législatives 2024dossier
Plus de 30 000 personnes ont une fiche S, document qui n’a aucune valeur juridique, explique l’enseignant-chercheur Yoann Nabat, alors que le militant antifasciste Raphaël Arnault continue d’être épinglé pour son inscription dans le Fichier des personnes recherchées.
Le député LFI Raphaël Arnault (au centre) le 9 juillet 2024 à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 10 juillet 2024 à 22h10

«Raphaël Arnault, député fiché S.» En lisant les bandeaux des plateaux télé et certains titres de presse, l’information sème le doute et la peur autour du personnage – et de son parti, La France insoumise. Pour beaucoup, un individu fiché S (pour sûreté de l’Etat) représente un danger, et n’aurait certainement pas sa place sur les bancs de l’Assemblée nationale. Au point que la prétendue fiche S de Raphaël Arnault au Fichier des personnes recherchées (FPR) a été diffusée sur les réseaux sociaux. Si elle se révèle authentique, c’est forcément un agent «de police, de gendarmerie, de douane, du renseignement ou d’enquêtes administratives» qui est à l’origine de la fuite. Un acte pourtant puni par le Code pénal, alors même que la fiche S n’a, elle, aucune valeur juridique, explique à Libé l’enseignant-chercheur Yoann Nabat, spécialiste des fichiers police-justice.

Qui peut consulter les fiches S ?

Tous les services de police, de gendarmerie, de douane, mais aussi les services de renseignement ou d’enquêtes admin