Christophe Galtier n’a pu refaire le déplacement jusqu’à Nice pour sa relaxe, ce jeudi après-midi. Il coache au même moment son équipe qatarie d’Al-Duhail. Le tribunal correctionnel de Nice a considéré qu’aucune des deux infractions pour lesquelles il était poursuivi, la discrimination et le harcèlement, n’étaient caractérisées. Pour cette «victoire», ses avocats l’ont appelé directement au stade, avant le coup d’envoi du match. A l’autre bout du fil, l’ancien entraîneur de l’OGC Nice s’est dit «soulagé».

Vendredi 15 décembre, Christophe Galtier s’était farouchement défendu à la barre du tribunal de Nice. «Il y a des propos faux, il y a des propos déformés», martelait-il. Plusieurs membres du staff et des joueurs avaient témoigné de son «obsession» pour le ramadan et de ses réflexions sur les musulmans. Notamment la volonté de diminuer le nombre «de noirs et d’Arabes dans l’équipe». A 57 ans, Christophe Galtier était aussi soupçonné d’avoir écarté les joueurs musulmans des recrutements et de la feuille de match, d’avoir appelé «les deux King Kong» deux joueurs adverses de couleur, d’avoir qualifié d’«extrémiste» un footballeur musulman, de dénigrer la conversion à l’islam d’un entraîneur du club. «C’est faux», répétait inlassablement le coach.

L’enquête de police a conduit à la retranscription de 78 procès-verbaux. Comme sur la pelouse, onze joueurs de la saison 2021-2022 ont été cités ainsi que certains membres du staff – tous absents à l’audience de vendredi. «Ce dossier était vide, estime son conseil, Me Sébastien Schapira. Il n’y avait donc aucune raison de condamner Monsieur Galtier. Les infractions n’étaient pas caractérisées. Ça va lui permettre de tourner la page de ces calomnies propagées depuis des années.» Pour le clan Galtier, c’est une histoire d’hommes. Les relations avec son principal accusateur, l’ancien directeur sportif de l’OGC Nice Julien Fournier, s’étant tendues au fil des matchs, des entraînements et des mercatos. «Nous avons pu démontrer la manipulation et l’instrumentalisation de certains propos avec la volonté de nuire à l’homme et à la réputation professionnelle de Christophe Galtier», se félicite son second avocat, Me Olivier Martin, devant le palais de justice de Nice. La Licra et la Ligue de football, parties civiles dans le dossier, ont été déboutées.

Depuis la révélation de l’affaire dans l’Afterfoot de RMC, Christophe Galtier et sa famille vivent sous la protection d’un garde du corps du fait d’un «bombardement de messages et de menaces». En parallèle, Galtier a porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Quelles suites désormais ? «Le client est occupé sur d’autres terrains que sont les terrains de sport, répond Me Olivier Martin, filant la métaphore sportive. Je ne crois pas qu’il ait besoin de se réhabiliter. Sa carrière est encore devant lui. Il a toutes les opportunités. De très grands clubs européens seraient encore très contents d’avoir Christophe Galtier sur leur banc.» Au Qatar, le match va commencer.