Pouyastruc est un village du piémont pyrénéen. 700 habitants, une école primaire, une église et une mairie, un nom rigolo qui fait sourire les touristes de passage, en route pour Lourdes ou les montagnes. Près de la sortie du village, un petit chemin de pierre et de terre battue, bordé d’arbres et de fleurs au-travers desquels on aperçoit une vallée verdoyante. Au bout du chemin, sur la droite, une jolie maison en bois, qui tranche avec les murs de galets et de crépi typiques des villages de Bigorre. Des languettes en plastique rouge vif scellent la porte du garage, les fenêtres et la porte d’entrée. Sur cette dernière, un formulaire rempli à la main d’une écriture pressée. «Nature de l’infraction : assassinat». Ce n’est qu’alors que l’on remarque, qu’à une dizaine de mètres plus loin, au milieu de la route, les graviers sont rouges de sang séché.
«On ne comprend pas»
C’est celui d’Aurélie P., 32 ans, professeure de français au collège Desaix à Tarbes. Ce lundi 4 juillet au soir, elle a été tuée par balle avec son collègue, Gabriel F., 55 ans, professeur d’éducation physique dans le même établissement, à qui appartenait la maison de bois devenue scène de crime. Selon une source proche de l’enquête, une rivalité amoureuse serait à l’origine du double meurtre. Aurélie était en instance de divorce, ce que son mari n’acceptait pas. D’après Michel Pailhas, maire de Pouyastruc, il s’agirait du suspect.
«On ne comprend pas», dit-il en boucle, à l’unisson des habitants du village. Son témoignage est glaçant. Fonction oblige, il a dû accompagner les gendarmes pour perquisitionner la maison. A l’intérieur, pas de trace de lutte. «Il les a abattus de sang-froid», répète-t-il. Dans la salle de bains, le corps de Gabriel. «Il y avait des impacts de balles un peu partout.» D’après les témoignages des voisins rapportés par Michel Pailhas, Aurélie aurait alors tenté de s’enfuir et d’appeler à l’aide. Le tueur la rattrape à l’extérieur. «Il la plaque au sol par les cheveux et là, à coups de fusil…» Il achève sa phrase d’un geste de la main. Aurélie est morte dans l’ambulance, Gabriel sur le coup. Elle avait deux enfants âgés de 2 et 5 ans. Il avait deux filles d’une vingtaine d’années.
Une soixantaine de gendarmes mobilisés
Mardi soir, le suspect était toujours en fuite. Un important dispositif policier a été déployé pour le retrouver : le plan Epervier a été déclenché sur place, un hélicoptère et des barrages routiers mobilisés. L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Tarbes et à la section de recherche de Toulouse. Au total, une soixantaine de gendarmes sont mobilisés, selon une source de gendarmerie à l’AFP.