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Violences

A Tours, une enquête préliminaire pour «atteintes sexuelles» lors de soirées d’étudiants en médecine

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Une instruction pénale a été ouverte lundi 24 mars sur des «infractions de bizutage», et notamment des VSS, a annoncé jeudi le parquet.
Le rapport, réalisé par l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche, a «conclu à des faits caractérisés de bizutage, actes humiliants ou dégradants et rapports sexuels non consentis, commis entre octobre 2023 et septembre 2024». (Quentin de Groeve/Hans Lucas. AFP)
publié le 27 mars 2025 à 21h39

«J’ai ouvert lundi une enquête pénale préliminaire sur les infractions de bizutage, atteintes sexuelles, violences aggravées», avait indiqué mercredi la procureure de la République de Tours, Catherine Sorita-Minard, sur X. «La police judiciaire de Tours va mener les investigations», ajoutait-elle.

Mme Sorita-Minard a précisé jeudi à l’AFP qu’une «vingtaine d’étudiants en médecine» étaient concernés, «dont des étudiantes». «La notion d’atteintes sexuelles est une notion générique qui englobe les viols et les agressions sexuelles», a-t-elle détaillé, ajoutant que «des fellations sont évoquées comme ayant été pratiquées en public lors de soirées d’intégration». Lundi, 27 mesures ont été dévoilées par l’Université de Tours pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, après les conclusions d’un rapport commandé après le déploiement d’une banderole sexiste lors d’une soirée d’intégration, et mettant en évidence des «pratiques systémiques».

Des «témoignages édifiants»

Le rapport, réalisé par l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (IGESR), a «conclu à des faits caractérisés de bizutage, actes humiliants ou dégradants et rapports sexuels non consentis, commis entre octobre 2023 et septembre 2024». «Les témoignages du rapport sont édifiants et les faits sont pénalement répréhensibles», avait expliqué Philippe Roingeard, président de l’université tourangelle, lors de la présentation du plan d’action.

Parmi les mesures, la saisie de la commission disciplinaire de l’université à l’encontre de 20 étudiants en médecine de l’association des Carabins, sanctionnée début février et à l’origine de la banderole sexiste dévoilée lors d’une soirée. Mais aussi «un nouveau signalement à la procureure de la République de Tours concernant ces étudiants», selon l’établissement. La procureure de la République a confirmé avoir été «saisie» d’un signalement de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, et d’un signalement du président de l’Université de Tours.

Concernant l’affaire de la banderole, sur laquelle on pouvait voir une femme nue, inconsciente et plongée dans un verre à cocktail, sous laquelle était inscrite une mention explicite au GHB, substance surnommée la «drogue du violeur», «l’enquête se poursuit», a ajouté Mme Sorita-Minard.