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Avorter avant la loi Veil : «Je vous en supplie, Docteur, ne m’abandonnez pas»

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L’ouvrage «Lettres pour un avortement illégal» rend compte comme rarement de la détresse et de la détermination de femmes confrontées à l’interdiction de l’avortement au début des années 1970.

Une manifestation du Mouvement de libération des femmes pour la légalisation de l'avortement, à Paris, le 25 novembre 1972. (AFP)
Publié le 17/10/2025 à 7h11

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Ces huit enveloppes kraft dormaient depuis des années, dissimulées derrière des piles de livres et de dossiers. A l’intérieur, tout un pan de l’histoire des femmes a été exhumé, en 2020, à l’occasion du déménagement de l’association Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971. Elles renferment la détresse, la peur, l’indignation, l’espoir, mais surtout la révolte, la détermination de femmes souhaitant avorter illégalement. Agées de 16 à 50 ans, la plupart tiennent elles-mêmes la plume, mais quelques proches – mères, conjoints – se font aussi porte-voix. Ces courriers bouleversants, compilés dans l’ouvrage de Choisir la cause des femmes Lettres pour un avortement illégal (1971-1974), publié ce vendredi 17 octobre chez Libertalia, ont été adressés au professeur Paul Milliez avant l’adoption de la loi Veil.

Sommité dans le milieu médical, ancien résistant, le médecin a produit un témoignage majeur, lors du