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Sur leurs gardes

Accès à l’IVG : un rassemblement à Paris pour réclamer des garanties au gouvernement Barnier

Une semaine après la nomination de l’équipe ministérielle, au sein de laquelle se trouvent des opposants à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, un collectif d’associations féministes et de syndicats appelle au rassemblement à Port Royal, samedi 28 septembre.
Un rassemblement pro-choix le 28 février 2024 devant le Sénat. (Albert Facelly/Libération)
publié le 28 septembre 2024 à 8h56

Protéger l’IVG, encore et toujours. Malgré l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, le pedigree conservateur de certains ministres nommés par Michel Barnier samedi 21 septembre incite à la mobilisation. Le collectif «Avortement en Europe, les femmes décident», regroupant nombre d’associations féministes et syndicats dont le Planning familial, la CFDT ou le Collectif national pour les droits des femmes appelle au rassemblement à 14 h 30 à Port Royal, à Paris.

Objet principal de la mobilisation : réclamer de «nouvelles garanties» à l’inscription de la «liberté garantie» d’accès à l’interruption volontaire de grossesse, inscrite en mars dans la Constitution. L’évolution du texte «ne suffit pas», estime le collectif dans un communiqué, qui juge que «les conditions dans lesquelles s’exerce» cette liberté «pourraient toujours être revues à la baisse».

De la «liberté garantie» à l’accès universel

Rien dans le texte «ne garantit les moyens humains et matériels» d’accès, pointe du doigt le collectif, déplorant le maintien de «la double clause de conscience du personnel médical». Ce dispositif, instauré par la loi Veil en 1975, autorise toujours les personnels soignants à ne pas pratiquer un avortement ou une stérilisation à raison de ses croyances. Plus qu’une «liberté garantie», le collectif réclame un accès garanti à l’avortement «sur tous les territoires», la «garantie pour toutes du choix des méthodes» (chirurgicale ou médicamenteuse), l’effectivité des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire et des mesures contre les «activistes anti-IVG» qui «propagent de fausses informations» sur internet.

Au-delà de la présence au sein du gouvernement de personnalités s’étant opposé à l’inscription de cette liberté dans la Constitution, à l’instar de Bruno Retailleau ou Laurence Garnier, les associations nourrissent leur inquiétude d’un baromètre publié par le Planning familial ce mercredi. Si le nombre d’interruptions est en hausse, l’étude laisse transparaitre une persistance des freins dans l’accès à l’avortement, selon neuf Français sur dix. 54% des femmes interrogées y indiquent ainsi avoir dû attendre plus d’une semaine pour un rendez-vous, contre les cinq recommandés par la Haute autorité de santé.

Pressé par le parti présidentiel et la gauche sur le sujet, Michel Barnier a assuré mi-septembre que les droits acquis seraient intégralement préservés. La nouvelle secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes Salim Saa a souligné l’existence de «nombreux obstacles [...] en termes d’information, d’accès aux centres de santé, de délais». «Ces situations ne doivent pas durer.»