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#MeToo

Accusé de viol, le psychanalyste Gérard Miller déplore de ne pas pouvoir se «défendre»

Violences sexuellesdossier
L’ancien chroniqueur télé a décidé de sortir du silence via un communiqué à l’AFP, à quelques jours de la sortie d’un livre intitulé «Anatomie d’une prédation» où il sera, estime-t-il, «de fait décrit comme coupable».
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour pour des faits «susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures», il y a 14 mois. (Martin Colombet/Libération)
publié le 4 avril 2025 à 8h43

Le psychanalyste Gérard Miller, visé par une enquête ouverte en février 2024 après des accusations de violences sexuelles, a déploré jeudi ne pas pouvoir se «défendre», à quelques jours de la publication d’«un second livre» qui le «décrit de fait comme coupable». «Quatorze mois» après l’ouverture annoncée de l’enquête préliminaire du parquet de Paris, «alors que je n’ai été ni entendu ni même convoqué, que des centaines d’articles consacrés à ces accusations ont été publiés en France et à l’étranger, et que je n’ai pas la moindre information sur les plaintes qui me viseraient, sort un second livre qui me décrit de fait comme coupable», a dénoncé dans un communiqué transmis à l’AFP le psychanalyste âgé de 76 ans, connu du grand public depuis les années 1990-2000.

Le 10 avril doit paraître Anatomie d’une prédation (éd. Robert Laffont), promettant des «révélations sur 30 ans d’emprise et de silence», écrit par des journalistes du magazine Elle, qui avaient publié les premiers témoignages l’accusant de violences sexuelles. En février 2024, il affirmait être «certain de n’avoir commis aucune infraction». «Le respect dû à ma présomption d’innocence est allègrement bafoué et je ne peux me défendre : je n’ai pas accès au dossier, j’ignore même quel service enquêteur est saisi, ni combien de plaintes ont été déposées contre moi», regrette-t-il. En février 2024, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour des faits «susceptibles d’être qualifiés de viols et d’agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures». Plusieurs femmes affirment que les faits ont eu lieu au cours de séances d’hypnose, à son cabinet comme à son domicile.

«Des photos volées par les paparazzi»

Gérard Miller s’est dit jeudi «contraint de sortir du silence», après avoir été interrogé par une journaliste d’un média d’investigation lui demandant «de réagir aux propos d’une plaignante qui aurait été «choquée» de découvrir» dans la presse people des photos le montrant en train de se promener avec une poussette. «Comment peut-on imaginer que ma famille et moi coulons des jours tranquilles ?», interroge-t-il, déplorant ces photos «volées par les paparazzi» d’une sortie en poussette avec son bébé né à «25 semaines, la limite de la viabilité», deux mois après le début de «cet emballement médiatique».

«Cela étant dit, je maintiens ma décision prise il y a plus d’un an de réserver ma parole à l’institution judiciaire», conclut-il.