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Libération
#MeToo

Adriana Karembeu révèle avoir été agressée sexuellement par «un célèbre réalisateur» français

L’animatrice et ex-mannequin dévoile dans son autobiographie avoir subi une «tentative de viol», estimant ce vendredi 3 mai qu’il y a un «prédateur en liberté».
Adriana Karembeu à Saint-Denis le 8 septembre 2023. (Laurent Lairys/DPPI.AFP)
publié le 3 mai 2024 à 14h37

Elle rejoint la longue liste des victimes d’agression sexuelle dans le milieu du cinéma. Sur BFMTV, Adriana Karembeu a décidé de revenir ce vendredi 3 mai sur la tentative de viol dont elle a été victime il y a vingt ans, par «un célèbre réalisateur» français. Un traumatisme qu’elle a dévoilé dans Libre, un livre autobiographique paru jeudi 2 mai aux éditions Leduc, estimant qu’il y a «un prédateur en liberté».

Dans ce récit, elle cible un homme dont elle a préféré «balayé» l’identité. «Quand on pose sur les mots que le papier, c’est une libération. Il faut extérioriser ce qu’on a en soi. C’est mon histoire que j’ai écrite pour ma fille. Sans filtre», a-t-elle livré sur le plateau de BFMTV. Elle raconte : «Je rencontre un réalisateur pour un film. Je n’ai pas son nom. J’ai oublié qui il était. C’était il y a vingt ans». Et poursuit : «C’était une tentative de quelque chose. Il n’est pas allé (jusqu’au bout) car je me suis défendue».

Le réalisateur mis en cause, «qui a déjà plusieurs films à son actif» à l’époque des faits, selon Adriana Karembeu, l’aurait accueillie chez lui «avec un sourire». Après avoir discuté de son scénario, il se serait levé et se serait approché d’elle pour l’embrasser «violemment». «J’avais entre 30 et 35 ans», se souvient-elle. «J’ai trouvé ça dégueulasse et je suis partie. J’ai mis cette histoire de côté, ce que je regrette aujourd’hui. À l’époque, je me suis que c’était un pauvre type.»

Dans son livre, lu à l’antenne, elle précise : «Je sens sa salive sur mon visage et ma poitrine […] J’ai 35 ans, et j’ai puisé la force nécessaire pour repousser cet infâme prédateur et m’enfuir.» Sur le plateau télé, elle détaille : «J’ai une carapace, j’ai mis de côté, j’ai pris une douche. Il n’y avait pas d’acte mais aujourd’hui, je me dis que c’est déjà un geste de trop. Ça ne devrait arriver à personne», a martelé l’animatrice.

Pour «toutes les jeunes filles»

Adriana Karembeu explique aussi avoir revu cet homme, «à peu près trois semaines plus tard» dans un restaurant. «Il a eu l’audace de venir et de me dire bonjour avec un grand sourire. Je n’en avais pas parlé à mon mari de l’époque. Je me suis dit qu’il m’avait fait du mal et que je le protégeais à nouveau.»

La mannequin, qui salue le mouvement #MeToo, assure avoir voulu témoigner pour sa fille et «toutes les jeunes filles qui peuvent se retrouver dans la même situation et n’ont pas forcément un caractère comme le mien». Considérant avoir eu «énormément de chance», l’animatrice certifie n’avoir subi aucune autre attaque sexiste ou agression sexuelle depuis. «Avec le recul, ma carrière a été plutôt tranquille. Je n’ai pas fait beaucoup de mauvaises rencontres».

Ce témoignage intervient après de nombreuses accusations envers des figures comme Gérard Depardieu, Jacques Doillon ou encore Benoît Jacquot, de la part d’actrices comme Judith Godrèche, Isild Le Besco ou Juliette Binoche. Elles ont également dénoncé des comportements prédateurs dans cette industrie.

Jeudi 2 mai, l’Assemblée nationale a approuvé à l’unanimité la création d’une commission d’enquête chargée d’étudier les «abus et violences» dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité, à la suite d’une demande formulée par l’actrice Judith Godrèche.