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Enquête Libé

Affaire Bayou classée par EE-LV : les dessous d’une non-enquête

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Violences sexuellesdossier
Après l’ouverture d’une procédure en juillet 2022 par la cellule violences sexistes et sexuelles d’EE-LV, puis sa clôture sept mois après, il s’avère qu’aucune investigation n’a été réellement menée. «Libération» a recueilli le témoignage de l’ex-compagne de Julien Bayou à l’origine de l’affaire.
Julien Bayou, ex-secrétaire national d'EE-LV, au congrès du parti à Rungis, le 10 décembre 2022. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 février 2023 à 16h34

«L’affaire Bayou» est close, et seul Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), son parti, qui voit s’éteindre une longue déflagration interne, pourrait s’en satisfaire. Car ces quelques mois, au cours desquels le député de la cinquième circonscription de Paris a été accusé de violences psychologiques par plusieurs ex-compagnes, ont conduit à une impasse irréversible. Les plaignantes n’ont jamais reproduit leurs paroles, réservées à la presse, auprès de la cellule d’enquête du parti, rendant ainsi impossible leur prise en compte. Julien Bayou, lui, qui a démissionné de son poste de secrétaire national et de coprésident du groupe EE-LV à l’Assemblée nationale, n’a jamais pu faire valoir ses arguments sur le fond, puisque aucune procédure formelle n’a jamais vu le jour. A la lumière de nouveaux éléments, Libération recompose le récit de ce dossier aux accents kafkaïens.

Tout débute le 30 juin, lorsque la cellule violences sexistes et sexuelles (CVSS) d’EE-LV est destinataire d’un mail d’extrême détresse d’une ex-compagne de Julien Bayou. Depuis plusieurs années, leur relation est heurtée et voit se succéder des périodes d’intenses souffrances et d’accalmies. Ce mail n’est pas adressé qu’à la CVSS du parti, mais aussi à des membres de la famille de Julien Bayou ainsi qu’à l’écoféministe