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Affaire Kendji Girac : derrière le «drame», le spectre du chantage au suicide et des violences psychologiques

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Violences conjugalesdossier
Grièvement blessé par balle lundi, le chanteur a reconnu s’être lui-même tiré dessus, de peur que sa compagne ne le quitte. Beaucoup de récits de l’affaire omettent de préciser que ce procédé, destiné à faire peur, fait pleinement partie de l’arsenal des violences psychologiques et conjugales.
Le chanteur Kendji Girac, lors de la 32e édition de l'opération Télévie à Bruxelles, le 19 septembre 2020. (F. Andrieu/Isopix. ABACA)
publié le 26 avril 2024 à 14h39

Il y a les faits et la lecture que l’on en fait, les mots que la plupart des médias peinent encore à poser, pétris sans doute par une forme d’empathie aveugle. Kendji Girac, grièvement blessé par balle lundi à Biscarosse dans les Landes, a pourtant levé lui-même le flou entourant les circonstances de ce coup de feu, lors de son audition auprès des forces de l’ordre. «Je voulais faire entendre le bruit de la détente à Soraya. Je voulais qu’elle me dise d’arrêter et qu’elle ne parte pas. J’étais saoul au point de ne pas savoir quoi faire.» D’abord soupçonnée de lui avoir tiré dessus, Soraya est la compagne du chanteur, partage sa vie depuis 2014. Le couple a une petite fille de 3 ans, présente au moment des faits. Le procureur appuie : «Il a indiqué qu’en fait, cette impulsion consistait à vouloir faire peur à sa femme, à l’impressionner.»

Alcool et stupéfiants

Tous les ingrédients des violences conjugales sont ici réunis : un homme, alcoolisé et sous l’emprise d’addictions, tente d’empêcher sa compagne de le quitter. Rappelons que parmi les 145 personnes tuées par leur conjoint ou ex en 2022<