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Entretien

Amina Yamgnane sur les violences gynécologiques : «Soigner seulement un utérus et des ovaires est impossible, ils ne sont pas détachés de la patiente»

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Violences sexuellesdossier
La gynécologue obstétricienne publie «Prendre soin des femmes», un livre dans lequel elle raconte comment, après avoir pris conscience d’avoir été maltraitante, elle essaie désormais de faire changer les pratiques.
Amina Yamgnane, à Paris, le 2 avril. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 6 avril 2024 à 17h13

Une parole rare pour paver un chemin vers le mieux. Gynécologue obstétricienne, longtemps spécialisée en médecine fœtale, Amina Yamgnane reconnaît avoir «été maltraitante dans le soin». Dans son ouvrage Prendre soin des femmes, publié fin mars chez Flammarion, elle retrace une prise de conscience d’abord douloureuse pour une soignante héritière d’une médecine paternaliste sourde au bien-être des femmes et son changement radical de pratiques. Un virage, opéré dès 2003, l’ayant poussé à ouvrir la Clinique des femmes, à Paris.

Consciente de ne s’adresser qu’à une frange favorisée de la population, Amina Yamgnane s’évertue aussi depuis vingt ans à faire bouger les lignes de l’intérieur, prenant le risque de se voir taxer «de traître ou de bisounours» par une partie de la profession. Des travaux contre les violences gynécologiques et obstétricales qu’elle a menés jusqu’au sein du Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), avant une rupture nette avec la société savante. Au moment de l’affaire Emile Daraï, la défense par le CNGOF de ce