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Aux avortées inconnues, un projet de monument à Paris

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Une association se bat pour l’édification, à Paris, d’un édifice dédié aux femmes décédées d’avortements clandestins. A l’occasion de la journée internationale de lutte pour le droit à l’avortement, ce dimanche 28 septembre, une rencontre est organisée à la Maison de la Poésie, avec l’écrivaine Annie Ernaux.

Lors d'un rassemblement en solidarité avec les mobilisations américains contre l'abrogation du droit à l'avortement, à Paris, le 26 juin 2022. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
Publié le 25/09/2025 à 16h24

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Mariana Otero avait 30 ans le jour où elle a appris la raison de la mort de sa mère, Clotilde Vautier. Cette artiste peintre n’a, elle, jamais atteint ce cap de la trentaine. Elle avait 29 ans, en 1968, lorsqu’elle est morte. «En 1994, mon père Antonio nous a raconté à ma sœur et à moi qu’elle n’était pas décédée d’une péritonite, mais d’un avortement clandestin. Je suis tombée des nues.» Ce lourd secret familial, ce choc, la cinéaste l’a raconté dans son film sorti, en 2003, Histoire d’un secret. Encore aujourd’hui, lorsqu’elle relate le moment où elle l’a révélé à sa tante, elle dit «j’avoue», avant de se corriger aussitôt, comme s’il y avait une faute, comme s’il fallait s’en excuser. Le récit de la mort de Clotilde Vautier est l’un des rares ayant été rendu public sur les victimes de ce que Mariana Otero nomme «la loi féminicide de 1920», «réprimant la provocation à l’a