Dans le quartier de Lauricisque, à Pointe-à-Pitre, les rues sont repeintes en orange, rouge et bleu, en ce dimanche 9 février 2025 : les couleurs de Vim, groupe de carnaval, prêt à défiler dans capitale administrative de la Guadeloupe. «Vim, c’est le groupe des TouTouni [tous nus, ndlr]», s’exclame-t-on souvent lorsqu’on fait référence à cette horde de 800 carnavaliers énergiques à la réputation sulfureuse. Près des maisons, derrière les voitures, on peut voir ces hommes et ces femmes se maquiller, ajuster un soutien-gorge décoré de paille, rehausser un shorty rouge, ou se peindre les cuisses sous l’œil vigilant de Laura Michaux, l’une des fondatrices du groupe : «Vim est un groupe créé par des femmes, ce qui est assez exceptionnel en Guadeloupe. Nos tenues sont pensées pour mettre en valeur les corps des femmes sans tenir compte du regard de certains hommes.»
Car de Vim à Akiyo en passant par Klé la, tous les groupes ont été confrontés au moins une fois aux violences sexistes et sexuelles durant le carnaval – qui se déroule jusqu’au 5 mars. «Les violences sexuelles augmentent de 20 à 30 % pendant cette période. Il y a souvent une recrudescence des IVG après les fêtes, qui peuvent être liés à des relations sexuelles non protégées, mais aussi à des viols», déplore Natacha Nestor, responsable de l’aide aux victimes à la police nationale de Guadeloupe et fondatrice de l’association Femmes et police dans l’égalité et la diversité. Le collectif est depu