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«C’est le métier qui rentre» : les masseuses face aux pressions sexuelles, des violences encore sous-estimées

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Violences sexuellesdossier
Plusieurs professionnelles racontent les propositions sexuelles ou agressions dont elles ont été victimes, dans un milieu où ces faits sont encore souvent passés sous silence.
Aurélie Laval, dans son cabinet à Montmorency (Val-d'Oise), le 21 décembre 2024. (Laura Stevens/Modds pour Libération)
par Garance Fragne et Photos Laura Stevens et Sophie Rodriguez
publié le 19 janvier 2025 à 9h30

«Il y a deux raisons qui font qu’une masseuse arrête son métier : les troubles musculaires ou les agressions.» Sa voix se tord à chaque fois qu’elle en parle. Au cours de sa carrière de praticienne et de formatrice, Isabelle Trombert affirme avoir été agressée et violée. En 2015, «c’est la fin de tout» lorsque l’homme auquel elle donne un cours particulier ignore son «non». Se sentant «responsable» de ce qui lui est arrivé, elle renonce à porter plainte. Une décennie plus tard, Isabelle Trombert met en garde ses élèves : «Les mains qui touchent leurs fesses, les remarques salaces, les billets sur la table… ce sont les premières choses qu’ils vont vivre.» La femme de 44 ans décrit ces clients qui «gémissent» ou «attrapent» les cuisses, les mains, ces traces de sperme que parfois, elle retrouve sur des serviettes.

Elisa, ancienne praticienne, estime aussi que les violences sexistes et sexuelles sont «banalisées» dans cette profession, qui compte