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Enquête

«C’était claque sur claque» : discriminées à cause de leur maternité, les avocates en quête de justice

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Licenciements abusifs, manque de soutien, promotions annulées… Alors que l’annonce d’une grossesse continue de briser des carrières dans cette profession libérale, «Libération» a rencontré quatre femmes qui ont poursuivi leurs pairs pour obtenir réparation. Et faire évoluer les mentalités.
«Les cabinets sont remplis de femmes brillantes et compétentes, mais on considère que c’est une tare d’être mère dans ce métier», affirme une avocate spécialisée en droit des affaires. (Camille Mcouat/Libération)
publié le 30 mai 2024 à 11h50

Vous connaissez l’adage ? «Ce sont les cordonniers les plus mal chaussés.» Le genre de proverbe balancé à tout bout de champ et pourtant très à propos pour parler des injustices qui perdurent dans une profession de droit. Une dizaine d’avocates l’ont cité spontanément à Libération, au milieu du récit des discriminations subies lorsqu’elles étaient enceintes, à cause de leurs employeurs. Changements de missions soudains, promotions annulées, accusations mensongères : elles ont été poussées au départ, voire virées du jour au lendemain. «Les cabinets sont remplis de femmes brillantes et compétentes, mais on considère que c’est une tare d’être mère dans ce métier», affirme Hélène (1), avocate spécialisée en droit des affaires. Après avoir longtemps pris personnellement son renvoi brutal, elle a compris «à quel point c’était systémique». Si le problème est mieux connu depuis quelques procès retentissants, notamment celui contre la firme EY (ex-Ernst and Young), peu d’avocates osent encore engager des procédures contre leurs pairs. Pour celles qui se battent, c’est une raison de plus pour faire valoir leurs droits : elles espèrent nourrir la jurisprudence sur ce sujet et faire évoluer les consciences.

Difficile d’imaginer autre chose que des félicitations et des emb