Il y a des rôles qu’aucun enfant, quel que soit son âge, ne devrait jamais avoir à tenir. Celui de devoir protéger sa mère est de celui-là. Brocéliande a 24 ans, rêve de cinéma et use habituellement de sa caméra pour se faire la main sur des courts métrages. Le 15 avril, elle délaisse ses personnages et se livre, intimement, en vidéo sur TikTok. Un «cri national» qu’elle adresse directement à Emmanuel Macron, égrainant, implacable, les insuffisances de la justice face aux violences conjugales subies par sa mère, âgée de 58 ans : la rupture, les menaces de cet ex-conjoint, son agression en bas de chez elle, le harcèlement constant depuis un an et demi. «Cher Président, cette nuit-là, il ne l’a pas seulement agressée, il lui a fait une promesse. Cher président, il lui a promis que si elle ne revenait pas, il la tuerait, elle, et peut-être même ses enfants.» Dans la vidéo, tournée dans son appartement lyonnais, où elle est installée depuis trois ans, elle brosse le portrait d’un homme «violent, colérique, obsessionnel, alcoolique», possédant des «armes à feu et un casier judiciaire».
«C’est dur à gérer l’impuissance. Cette vidéo était la seule chose que je pouvais faire», lâche-t-elle lors de notre rencontre à son domicile, installée dans un fauteuil suranné. La veille du 8 mars, c’est l’injustice de trop : l’ordonnance de protection dont sa mère (résid