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Pression

Constitutionnalisation de l’IVG : plus de 29 000 personnes interpellent le Sénat et Gérard Larcher dans une pétition

Une quinzaine de jours avant l’examen le 28 février du projet de loi, adopté à une large majorité par l’Assemblée nationale, la Fondation des femmes lance un appel pour solliciter l’appui des sénateurs.
Gérard Larcher au Sénat, le 24 janvier 2024. (Magali Cohen/Hans Lucas.AFP)
publié le 9 février 2024 à 17h52

L’appel est directement adressé à Gérard Larcher, président du Sénat. Alors que le LR avait partagé à titre personnel, à la veille de l’examen du projet de loi constitutionnel à l’Assemblée nationale, son opposition à inscrire l’IVG dans la Constitution, une pétition signée en vingt-quatre heures par plus de 29 000 personnes lui intime de «[voter] pour l’IVG». Associé à une tribune, publiée ce vendredi 9 février dans l’Obs, cet appel rédigé à l’initiative de la Fondation des femmes a été signé par une centaine de personnalités. Au-delà de Larcher, la Prix Nobel de littérature Annie Ernaux, l’actrice Laure Calamy, la musicienne Yaël Naïm ou encore l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira interpellent «tous les sénateurs : écoutez les femmes. Ceci est un appel au Sénat : l’Histoire vous regarde».

«Nous ne voulons pas que nous, nos filles, nos petites-filles, connaissions un jour un grand retour en arrière. Ce n’est pas une dystopie», écrivent-elles en citant le cas des Etats-Unis, de l’Argentine, du Chili ou de la Hongrie. Une quinzaine de jours avant son examen, le 28 février, dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, connu pour ses positions conservatrices, la pression s’intensifie. Lors d’un vote solennel le 30 janvier, l’Assemblée nationale a pour sa part approuvé à une très large majorité l’inscription à l’article 34 de la Constitution la mention suivante : «La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.» Le texte doit désormais être voté dans les mêmes termes par le Sénat, avant de trouver une majorité des trois cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès à Versailles. Les personnes signataires, elles, rappellent le résultat d’un sondage Ifop de fin 2022 : le «consensus» se dégageant sur ce sujet avec 86 % de Français souhaitant que cette révision constitutionnelle soit menée à bien est sans appel.