Certains crieront à l’utopie, d’autres s’accrocheront à l’espoir fou d’une Europe mettant les droits des femmes au cœur de ses priorités. L’avocate Gisèle Halimi en était persuadée, l’Union européenne peut être une chance pour les femmes. Dès 1979 germe chez la militante féministe l’idée de compiler les législations les plus abouties dans tous les domaines de la vie des femmes, dans le but de les généraliser au reste de l’UE. Une première étude est publiée en 2008 par son association Choisir la cause des femmes, sous le nom de «clause de l’Européenne la plus favorisée». Un programme féministe réactualisé en 2023 dans le livre le Meilleur de l’Europe pour les femmes (Ed. des femmes-Antoinette Fouque), après «un tour de l’UE à la rencontre de militantes, syndicats, universitaires», note Violaine Lucas, présidente de l’association.
Cette initiative vise à s’appuyer sur les forces de chacun, dessinant au passage une géographie inattendue, révélatrice de profondes contradictions. Qui aurait dit que Malte propose la meilleure protection des personnes intersexes, quand son droit à l’IVG fait partie des plus restrictifs de l’