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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

«De rockstar à tueur, le cas Cantat» sur Netflix : des enjeux toujours d’actualité

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La mini-série documentaire démontre la mansuétude dont a bénéficié le chanteur de Noir Désir, de la part de ses proches, de l’industrie musicale et des médias. Mais arguer d’«une autre époque» est bien optimiste.
Bertrand Cantat à Vilnius, le 22 mars 2004. (Petras Malukas/AFP)
publié le 4 avril 2025 à 10h45

Les faits ont eu lieu il y a près de vingt-deux ans, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003. On peut pourtant avoir l’impression, en regardant De rockstar à tueur, le cas Cantat, d’être envoyé à un autre siècle. Une époque où les coups mortels portés par un homme à sa compagne pouvaient être qualifiés de «drame passionnel», à partir des explications du coupable : elle (l’actrice Marie Trintignant, en l’espèce) l’aurait provoqué avec un échange de textos «trop tendres» avec son ex, elle aurait été «hystérique» sous l’effet combiné du cannabis et de l’alcool, aurait asséné la première claque ; sinon, jamais au grand jamais, Bertrand Cantat, rockstar française, n’aurait implosé, infligé ces «grandes baffes», «allers-retours» bardés de bagues : «Tout le monde vous le dira, on s’aimait tant.»

Dans un premier temps, il a raconté qu’elle avait heurté de la tête un radiateur après qu’il l’eût repoussée. Il a modifié cette version face à l’autopsie, implacable : un tel œdème cérébral et les autres lésions (au crâne et sur la face, mais