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«De rockstar à tueur : le Cas Cantat» sur Netflix, archives d’un féminicide

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Malgré une esthétique lourde voire déplacée, le documentaire accroche grâce à la puissance de ses témoignages parfois oubliés. Et mesure le chemin parcouru, depuis 2003, dans les mots posés sur cette affaire.
Bertrand Cantat à Paris, le 20 mars 2009. (Charles Platiau/Reuters)
publié le 2 avril 2025 à 17h05

La mini-série documentaire «événement» le Cas Cantat réussit plusieurs exploits. Le plus grand sans doute : se rendre absolument passionnante en trois épisodes en dépit d’une réalisation bourrine en diable (notamment sur le premier épisode) et d’un habillage sonore digne d’un film d’action de gros bonhomme qui se caresse le torse en poussant des râles, ce qui est quand même en l’espèce absolument déplacé. C’est dire la puissance de certaines archives, documents et témoignages qui finissent donc par compenser ce cahier des charges esthétique éprouvant, mais cher à Netflix. Le documentaire, en tout cas, caracole en top 10 des «contenus» les plus regardés sur la plateforme, dans 23 pays différents.

Parmi les archives de 2003, date du meurtre de Marie Trintignant par le leader de Noir Désir, certaines sont inédites, comme les audiences du chanteur fournies par la justice lituanienne où il mime les gestes fatals sur l’actrice. D’autres ont déjà beaucoup circulé : courageuse Lio, sur le plateau de Thierry Ardisson, la seule à expliquer qu’il est impossible de fracasser un visage en 19 coups «par amour», face à la romancière Muriel Cerf venue glamouriser la notion de «crime passionnel» dans l’ouvrage Bertrand Cantat ou le chant des automates. D’autres archives, en revanche, étaient tombées dans l’oubli : le journaliste des Inrocks Arnaud Viviant (ex-Libé) cherchant à réhabiliter un Cantat selon lui victime d’une dame de petite vertu… En tout cas le