Deux poids, deux mesures. C’est ce que dénoncent des militantes féministes sur les réseaux sociaux ce lundi 2 octobre. En cause, la «riposte violente» de la sécurité du PSG dont le collectif Les Dégommeuses dit avoir fait l’objet dimanche soir, à l’occasion d’un match de football de D1 féminine entre Paris et Lyon. «@PSG_inside vous êtes manifestement beaucoup plus cool avec des chants homophobes qu’avec les “on vous croit” qu’on a scandés», déballe Alice Coffin, conseillère municipale écologiste, dans une publication sur X (ex-Twitter).
"Jenni, Kadi, on vous croit. #SeAcabo".
— ⚽️Les Dégommeuses✊🏾 (@LesDegommeuses) October 1, 2023
Pendant #PSGOL, les Dégos ont déployé une banderole en soutien à toutes les joueuses qui subissent sexisme et agressions par leurs encadrants. Et se sont fait malmener par le service d'ordre du Parc pic.twitter.com/ttM3gfsBfy
«Jenni, Kadi, on vous croit. #SeAcabo» : ce sont les mots qui étaient écrits en lettres noires sur la banderole déployée par Les Dégommeuses durant le match dimanche soir. Un message de soutien à «toutes les joueuses qui subissent sexisme et agressions par leurs encadrants», écrit le collectif sur X. Sur plusieurs vidéos, des agents de sécurité sont vus prenant à partie Alice Coffin, qui était présente avec le collectif. L’un d’eux saisit ensuite le poignet de l’élue pour tenter de l’emmener de force vers la sortie, sous les vives contestations des personnes entourant la conseillère municipale.
«L’action était pacifique»
Le terme #SeAcabo («c’est terminé», en français), rédigé sur la banderole, est une référence au slogan utilisé par les joueuses de la sélection espagnole après que Luis Rubiales a embrassé de force la joueuse Jennifer Hermoso lors du sacre mondial de la «Roja», le 20 août. Après trois longues semaines de mobilisation et alors que la majorité des internationales espagnoles s’étaient mises en grève suite au scandale, Luis Rubiales a fini par démissionner le 10 septembre. Non sans avoir précédemment tenu des propos consternants, puisqu’il avait initialement refusé de démissionner pour «un petit bisou consenti». Une version démentie par Jenni Hermoso qui a dit s’être «sentie vulnérable et victime […] d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de [sa] part». Le deuxième prénom sur la banderole, Kadi, est pour Kadidiatou Diani. La footballeuse française a déposé plainte en juin pour agression sexuelle contre l’ex-entraîneur du PSG Didier Ollé-Nicolle, et une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Versailles.
La banderole a été «remise au service d’ordre quand il a débarqué. L’action était pacifique», raconte encore Alice Coffin sur X. «On a souligné que c’était un message féministe, qui dénonçait des agressions, et que répondre par d’autres agressions était très symbolique.» Selon l’écologiste, «le chef de la sécurité qui est venu calmer ses troupes, hélas un peu tard, a reconnu que les modalités d’intervention relevaient d’un dysfonctionnement».
Chants homophobes
La réaction du service de sécurité choque particulièrement après que des chants homophobes ont pu se faire entendre en toute impunité au Parc des Princes, à l’occasion de la rencontre PSG-OM le dimanche 24 septembre. Quand bien même ces chants ont été condamnés par la classe politique, les sanctions restent encore plus que légères voire parfois inexistantes.
Ce que les militantes n’ont pas manqué de faire remarquer sur les réseaux sociaux, appuyées par des personnalités comme Audrey Pulvar. Sur X, l’adjointe à la maire de Paris réagit : «Absolu soutien à @alicecoffin (comme toujours) et aux @LesDegommeuses, brutalisées par un service d’ordre très coulant avec les chants homophobes mais d’une violence pavlovienne à l’égard de femmes menant une action totalement pacifique. Allô @PSG_inside, superbe image, non ?» A ce stade, le PSG n’a pas fait de commentaires.