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Droit à l’avortement : après la constitutionnalisation, le combat continue

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Les parlementaires réunis en Congrès ont entériné l’inscription de l’IVG dans le texte fondamental. Une avancée qui ne supprime pas les obstacles rencontrés par nombre de femmes sur le terrain : fermeture de centres, hostilité ou désintérêt de certains médecins, freins à la pratique des IVG par les sages-femmes.
Lors d'un rassemblement féministe pour la constitutionnalisation de l'IVG, le 28 février à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 4 mars 2024 à 20h48

Une nouvelle page de l’histoire des droits des femmes vient de s’écrire. Arrachée de haute lutte, l’inscription de la «liberté garantie» de recourir à une IVG, votée lors du Congrès réuni ce lundi, «est un progrès historique. Elle ne pourra plus être remise en cause que par une révision constitutionnelle», insiste Marie-Anne Cohendet, professeure de droit constitutionnel à l’université Paris-I. Dans une période de défiance vis-à-vis des institutions, «ce respect par les gouvernants de la volonté des Français est un beau message», complète-t-elle. En revanche, ce bouclier supplémentaire, ne gravant pas dans le marbre l’état actuel du droit, n’empêchera pas l’adoption d’une loi régressive. «Mais avant la constitutionnalisation, cette loi aurait été déclarée conforme à la Constitution. Désormais, elle serait examinée par le Conseil constitutionnel et vraisemblablement censurée parce qu’il y a l’adjectif “garantie”», projette Diane Roman, professeure de droit dans la même université. Alors que la droite a tenté de le faire retirer, elle insiste : «La seule chose qui comptait, c’était la présence de ce “garantie”.»

Contrairement à la