En 1979, le gouvernement chinois imposait aux femmes chinoises de n’avoir qu’un seul enfant. Quatre décennies plus tard, face au vieillissement inexorable de sa population, le régime communiste veut désormais limiter les avortements pratiqués à des fins «non médicales». La notice publiée ce lundi par le Conseil d’Etat chinois ne donne pas plus de précisions, mais Pékin affirme que cette nouvelle mesure vise à «améliorer la santé reproductive des femmes». En 2018, les autorités chinoises affirmaient que les interruptions volontaires de grossesse pouvaient être néfastes pour le corps des femmes et causer des risques d’infertilité tout en précisant que le nombre d’IVG restait «élevé». «L’Etat chinois ne cesse de contrôler le corps des femmes. Cette approche pro-nataliste va réduire la liberté des femmes à recourir à l’avortement», explique Liu Ye, maîtresse de conférences au King’s College de Londres, qui observe que la précédente notice datée de 2011 faisait la promotion de la contraception masculine et soulignait l’importance de la responsabilisation partagée entre hommes et femmes au sujet de la contraception. Deux mentions qui semblent avoir été supprimées de la nouvelle mouture. D’après la commission sanitaire nationale, 9,7 millions d’avortements ont eu lieu de 2014 à 2018, soit une hausse de 51 % par rapport à la période 2009-2013. «Historiquement, l’avortement n’a jamais été promu comme un droit fondamental, et les directives restent très vagues»
Droits des femmes
En Chine, l’IVG sous contrôle après la fin de l’enfant unique
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Des chinoises suivent des cours de puériculture, à Changsa le 9 avril 2021. (Chen Zeguo/Xinhua. AFP)
par Zhifan Liu
publié le 28 septembre 2021 à 2h36
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