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Reportage

En Guadeloupe, un «travail de fourmi» pour lutter contre la récidive des auteurs de violences conjugales

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A Pointe-à-Pitre, «Libé» s’est rendu dans le centre chargé de sensibiliser et responsabiliser des hommes condamnés ou sous contrôle judiciaire. Une initiative jugée insuffisante pour certains, mais essentielle afin de stopper l’engrenage pour d’autres.
A Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le 14 mars 2025. En 2024, le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales a accompagné 458 auteurs de violences conjugales. (Sandrine Gueymard/Hans Lucas pour Libération)
par Ludovic Clerima, correspondant en Guadeloupe
publié le 17 mars 2025 à 19h11

A Pointe-à-Pitre, le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA) de Guadeloupe passe inaperçu. Après la porte d’entrée, il faut grimper un étroit escalier pour y accéder : «Cette discrétion est recherchée, annonce Audrey Montantin, coordinatrice du centre créé en 2021. Nous ne voulons pas stigmatiser les personnes qui viendraient nous voir.» Des hommes, pour la plupart sous contrôle judiciaire ou condamnés, et contraints de se rendre au CPCA dans le cadre de mesures alternatives aux poursuites ou pour l’exécution de leur peine. Tous sont obligés de réaliser, à leur charge (150 euros), un stage d’une journée de sensibilisation et de responsabilisation aux violences conjugales. Une première étape qui vise à leur faire prendre conscience de la gravité de leurs actes.

En Guadeloupe, selon le ministère de l’Intérieur, on dénombrait en 2023 12 victimes de violences conjugales pour 1 000 habitants, contre 10,6 à l’échelle hexagonale. 1 721 actes ont été recensés sur l’île en 2023 et depuis 2021, les dépôts de plaintes ont progressé de 30 %, selon les données officielles. Des actes qui, d’après Sandra