Le groupe d’extrême droite RN a retiré jeudi 12 octobre son texte visant à aider les femmes atteintes d’endométriose, avant son rejet inévitable par l’Assemblée au vu de l’opposition de la plupart des autres groupes qui l’accusent d’être «opportuniste» et mal écrit.
«Ce texte qui pouvait susciter un espoir pour les femmes […] est désormais vide», a constaté le rapporteur Emmanuel Taché de la Pagerie, après le rejet des articles par le camp présidentiel et la gauche, quelques minutes avant le vote final sur l’ensemble de la proposition de loi qui entendait notamment accorder aux femmes atteintes un statut d’affection longue durée «exonérante».
Journée d'initiative parlementaire réservée au RN : Emmanuel Taché de La Pagerie, rapporteur de la proposition de loi "visant à soutenir les femmes qui souffrent d'#endométriose", estime que le texte a été vidé de sa substance et le retire de la "niche" de son groupe. #DirectAN pic.twitter.com/B4i6fNsjr7
— LCP (@LCP) October 12, 2023
«Il est désormais inutile de penser à une quelconque avance. Je ne souhaite donc plus que nous continuions à l’étudier», a ajouté Emmanuel Taché de la Pagerie.
En janvier 2022, la députée LFI Clémentine Autain avait porté une proposition de résolution visant, déjà, à reconnaître l’endométriose comme une affection longue durée. Cette proposition avait été votée à l’unanimité par la chambre basse mais le gouvernement n’avait pas embrayé, faisant de ce vote un vœu pieux. A la tribune, l’élue de Seine-Saint-Denis a dénoncé un texte du RN «fondamentalement opposé aux droits des femmes». La députée écologiste Sandrine Rousseau a taclé, elle, un «coup politique sur le dos des femmes» et fustigé l’«agenda politique rance» du groupe d’extrême droite.
Dans l’Obs mi-septembre, elle avait demandé au gouvernement d’accélérer et de prendre ses responsabilités. «Je lui ai fait parvenir une lettre pour lui demander d’agir en urgence. Il a le pouvoir de couper l’herbe sous le pied du RN et peut émettre un décret […] plus adapté que la proposition de loi du RN», expliquait-elle.
L’endométriose touche quelque 1,5 à 2,5 millions de femmes de manière très différente se traduit par des règles douloureuses, mais aussi parfois des lourdeurs digestives, urinaires, lombaires, dans les jambes… Pour certaines femmes elle nécessite des soins longs et particulièrement coûteux.