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Fausses couches : «C’est l’enfer d’aller au boulot avec un embryon mort à l’intérieur de vous»

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L’Assemblée examine mercredi une proposition de loi prévoyant la mise en place d’un accompagnement psychologique en cas d’arrêt spontané de grossesse. Quatre femmes témoignent des conséquences de ce traumatisme.
A gauche, Judith Aquien, à Paris le 26 janvier 2023. A droite, Sandra Lorenzo, chez elle à Aubagne, le 8 février 2023. (Marie Rouge et Léonor Lumineau. Hans Lucas pour Libération)
publié le 6 mars 2023 à 21h00

Elle dit ressentir de la «colère vis-à-vis d’une société patriarcale qui n’en a rien à faire de ce problème». Mais des mots de Mathilde Lemiesle émane aussi un espoir latent qu’enfin «les choses changent». A 38 ans, cette illustratrice toulousaine souhaite que son combat passe d’un «sujet intime» à «une question politique, objet de débats publics». Elle qui a vécu quatre fausses couches entre 2015 et 2017 milite depuis pour améliorer leur prise en charge et faire sauter le «tabou» qui continue de les entourer. Avec cinq autres femmes engagées, elle a fondé, il y a près d’un an, un collectif baptisé Fausse couche, vrai vécu, à l’initiative d’une pétition réclamant une série de mesures afin de reconnaître qu’il s’agit d’un «sujet de société». Parmi elles : le déploiement d’une campagne nationale d’information, la mise à disposition de livrets dans toutes les maternités ou encore une meilleure formation des professionnels de santé. Près de 40 000 personnes ont déjà signé ce plaidoyer.

Sont appelées fausses couches les grossesses arrêtées naturellement avant le stade de viabilité du fœtus, soit 22 semaines d’aménorrhée en France. La semaine dernière, la Première ministre, Elisabeth Borne, a ouvert une première brèche, en annonçant dans Elle la mise en place d’arrêts maladie sans jour de carence en cas de fausse couche, et ce, pour les travaill