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Violences faites aux femmes

Féminicides : des assignations en justice pour faire reconnaître un «crime d’Etat»

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Violences conjugalesdossier
La famille de Chahinez Daoud, tuée par son mari en 2021, a entamé un recours en responsabilité contre l’Etat. Encore rares dans les affaires de féminicides, ces démarches offrent un sentiment de réparation aux proches des victimes, surtout quand l’agresseur s’est suicidé et qu’il n’y a pas eu de procès.
Lors de la manifestation du 8 Mars à Paris, un grand drap rouge portant les noms de victimes de féminicides a été étendu sur la place de la République. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 24 mars 2025 à 5h32

Chahinez Daoud croyait en la police et en la justice française. Pourtant, malgré ses multiples plaintes, son époux Mounir B. l’a tuée en l’immolant par le feu, le 4 mai 2021, à Mérignac. Alors que son procès doit s’ouvrir ce lundi 24 mars devant la cour d’assises de Gironde, les parties civiles ont entamé, en 2023, un recours en responsabilité contre l’Etat, sur le conseil de leur avocat Julien Plouton. Ces assignations peuvent être entamées durant quatre ans après les faits. «Pour l’instant, la procédure est suspendue à la décision des assises. Mais je ne suis pas inquiet compte tenu des divers manquements», explique leur conseil. Cette «démarche complémentaire», ses parents la font «en mémoire de leur fille, en espérant aider toutes celles qui croiseront un jour le chemin d’un tel individu». Souhaitant distinguer les deux procédures, l’avocat espère faire «jurisprudence», «conduire les différents acteurs à revoir leurs protocoles alors que peu de condamnations de ce type ont été prononcées».

Contactée par Libération, la chancellerie a dénomb