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Libération
Violences faites aux femmes

Féminicides : seulement 7 % des victimes étaient suivies par une association, selon une enquête

L’enquête de France Victimes révélée ce vendredi 8 mars par France Info s’inquiète également du fait que seuls 30% des proches des victimes de féminicide ont été accompagnés par une association en 2022. Ceci alors qu’un enfant sur trois assiste au crime.
Manifestation contre les violences faites aux femmes, à Paris, le 25 novembre 2023. (Marie Rouge/Libération)
publié le 8 mars 2024 à 10h18

«Un chiffre insuffisant.» Une enquête de la fédération France Victimes révélée ce vendredi 8 mars par France Info conclut que, sur les 113 féminicides recensés en 2022, seules 7 % des victimes étaient suivies par une association. Autre chiffre alarmant, seuls 30 % des proches des victimes ont ensuite été accompagnés par une association. Ceci alors que dans 57 % des cas, les enfants sont au domicile au moment des faits. Un enfant sur trois assiste au crime, selon France Victimes.

«Les enfants ne sont pas suffisamment accompagnés et protégés dans leurs droits», estime Jérôme Moreau, porte-parole de l’association. Selon lui, «il faut faciliter en amont la libération de la parole et passer d’une culture de l’aide à une culture de prévention et de protection». France Victimes réclame désormais une circulaire auprès du ministère de la Justice afin que les parquets saisissent systématiquement les associations de victimes au moindre soupçon. «Dès les premières violences, nous sommes en capacité de demander au parquet la délivrance d’un téléphone grave danger, estime Jérôme Moreau. On est environ à 6 000 téléphones grave danger aujourd’hui sur le territoire qui prouvent leur efficacité.»

85 % des victimes de violences sexuelles, criminelles ou délictuelles sont des femmes

Le «téléphone grave danger» comprend un bouton d’appel d’urgence préprogrammé qui déclenche une intervention rapide des forces de l’ordre. Il est accordé par la justice à des femmes victimes de violences conjugales. Ces appareils sont «attribués par les procureurs à toute victime de violences conjugales ou de viol, en situation de grave danger, pour une période de six mois renouvelable. L’attribution du dispositif inclut un accompagnement par une association d’aide aux victimes», rappelait le ministère de la Justice auprès de Libération.

En 2023, 85 % des victimes de violences sexuelles, criminelles ou délictuelles enregistrées par les services de sécurité sont des femmes, rappelle ce vendredi 8 mars – journée internationale des droits des femmes – le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Jeudi, le même service statistique révélait que plus de 8 victimes de violences sexuelles sur 10, hors du cadre familial, sont des femmes. Dans 9 cas sur 10, ce sont des hommes qui sont mis en cause. Fait connu mais inquiétant, seulement 2 % de ces victimes portent formellement plainte auprès des forces de sécurité.