En kimono, pieds nus sur le tatami, elles sont invitées à «sentir les sensations sous leurs pieds». En cercle, un peu timidement, cinq jeunes femmes marchent pour s’échauffer, dans une pièce lumineuse, aux murs recouverts de tableaux figurant des ciels ensoleillés. «On occupe l’espace. On reste bien droites, et surtout, on ne baisse pas le regard», leur lance l’éducatrice sportive, Sophie Manuguerra-Aillaud. Comme chaque semaine, elle anime cet après-midi-là une séance de karaté au sein de l’institut Women Safe, situé à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Spécialisée dans la prise en charge des victimes de toutes formes de violences, cette association permet chaque année à environ 600 femmes et leurs enfants de bénéficier d’un accompagnement médical, juridique, et psychologique, en un seul lieu, selon leurs besoins.
Depuis juillet, la structure propose aussi ces séances de karaté hebdomadaires gratuites, par l’intermédiaire de l’association Fight for Dignity. Fondée par la karatéka française Laurence Fischer, triple championne du monde, l’association intervient dans quatre structures de ce type, en Ile-de-France et à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). «Ce ne sont pas des cours d’autodéfense, mais de l’activité physique adaptée,