Gisèle Pelicot marche. Le week-end, vidée par des journées d’audience toujours plus éprouvantes, elle part randonner pour couper, se recharger, avant de retourner affronter la nouvelle semaine qui s’ouvre. Les allées et venues au palais de justice d’Avignon, escortée par les caméras de télévision et une haie de soutiens, le récit cru et détaillé de son intimité volée, c’est son quotidien depuis le 2 septembre. Dans la salle d’audience, la femme de 71 ans est installée à droite, sur le banc des parties civiles. En face d’elle, dans le box vitré des accusés, son ex-mari, Dominique Pelicot. Mardi 19 novembre, juste avant que les avocats des parties civiles n’ouvrent le long tunnel des plaidoiries, la cour devrait lui demander, si elle le souhaite, de prendre la parole. Ce sera la quatrième fois depuis début septembre, la dernière avant la clôture de ce procès historique courant décembre.
On l’imaginait à terre, figée depuis ce 2 novembre 2020 lorsque les policiers de Carpentras lui apprenaient que ce «mec super» qu’elle venait de leur décrire, le père de ses trois enfants, l’avait droguée puis violée à so