Elle attendait un coup de fil de Sébastien Lecornu depuis la démission du gouvernement Bayrou le 9 septembre. Ce dimanche 5 octobre, Aurore Bergé a finalement été nommée porte-parole du nouveau gouvernement macroniste, tout en conservant son poste de ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes et à la Lutte contre les discriminations.
La chute du chef du Modem et la constitution du nouveau gouvernement étaient venues entraver la finalisation d’un chantier majeur, qu’Aurore Bergé replacera sans doute sans attendre en haut de la pile de dossiers : la loi-cadre intégrale contre les violences faites aux femmes. En juillet, Aurore Bergé avait visé le mois d’octobre pour l’achèvement de ce texte, réclamé de longue date par les militantes féministes. S’inspirant du modèle espagnol, une coalition de 60 associations et syndicats avait proposé 140 mesures en novembre 2024, afin de compléter une législation lacuneuse et morcelée.
Période d’austérité budgétaire
Dans la foulée de ce plaidoyer, une coalition parlementaire, où chaque groupe est représenté, a été constituée et planche sur une proposition de loi depuis janvier 2025. Après une trentaine d’auditions et malgré la valse gouvernementale, les priorités absolues, nécessitant une traduction budgétaire, seront présentées le 15 octobre.
Le rapport parlementaire sur la soumission chimique, rendu en mai par la députée Modem Sandrine Josso, qui accuse le sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu attend aussi ses traductions législatives et budgétaires. Alors que l’expérimentation de la prise en charge des analyses toxicologiques en l’absence de plainte, annoncée pour juillet, a pris du retard, l’espoir d’une généralisation en début d’année 2026 s’éloigne.
Bilan
Dans cette période d’austérité budgétaire, la locataire de l’hôtel du Petit Monaco ne pourra pas passer outre le sujet brûlant des coupes budgétaires dont sont victimes les associations féministes. Selon un récent rapport de la Fondation des femmes, 50 % d’entre elles ont dû réduire leur activité. Rien qu’en 2025, 6,7 millions d’euros ont été perdus par ces structures, ce qui implique en termes humains de laisser 6 000 femmes ayant besoin d’accompagnement sur le carreau.