Il est 18h30, devant les locaux marocains du groupe d’assurance Vilavi (ex-Assu 2000), à Tanger. Les quelques centaines d’employés, en grande majorité des jeunes femmes, sortent lentement par la porte principale de ce centre d’appels. Dans ce flot anodin de fin de journée, un nom suffit à révéler le malaise ambiant, assombrir les regards et faire baisser les têtes. Celui de Jacques Bouthier, l’ex-grand patron du groupe.
La 487e fortune de France est sous la lumière des projecteurs depuis quelques semaines. Le 21 mai, Jacques Bouthier a été mis en examen à Paris pour «viols sur mineure» et «traite des êtres humains» et incarcéré. Une jeune femme l’accuse de l’avoir hébergé dans son appartement contre des relations sexuelles et dévoile une vidéo du patron au lit avec une mineure de 14 ans. Si le multimillionnaire reste présumé innocent, ses ennuis judiciaires se multiplient. Rapidement, l’affaire s’étoffe et les langues se délient, surtout au Maroc, où le groupe Vilavi possède un centre d’appels.