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Droits des femmes

IVG : cinquante ans après le Manifeste des 343, un droit encore fragile

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En 1971, 343 Françaises osaient révéler dans un texte révolutionnaire qu’elles avaient avorté. Aujourd’hui, le droit à l’IVG est bien installé mais reste précaire, compliqué notamment par le délai de 12 semaines et la double clause de conscience des médecins.
Manifestation à Paris pour le droit à l’avortement, le 20 novembre 1971, quelques mois après la publication du Manifeste des 343. (AFP)
publié le 2 avril 2021 à 19h40

Un coup d’œil dans le rétro permet de réaliser le chemin parcouru. Il y a cinquante ans paraissait dans le Nouvel Observateur un texte sous forme de big bang : le célèbre Manifeste des 343, ces 343 Françaises qui osaient clamer qu’elles avaient eu recours à l’avortement. Des célébrités – Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Marguerite Duras – et des anonymes réunies dans un même combat, celui pour la légalisation de cet acte alors passible de prison. Un acte qui, parce qu’il était interdit, était pratiqué sous le manteau, à coups de cintres et d’aiguilles à tricoter, rythmé par les septicémies, les hospitalisations et, dans le pire des cas, les décès.

Cette réalité, fort heureusement, appartient au passé. On dénombre chaque année plus de 200 000 avortements en France et une femme sur trois y a recours dans sa vie. Reste que le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), «n’est pas tranquille, il faut constamment le défendre», alerte Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.

Les récents débats parlementaires l’ont prouvé. Mi-février, les députés devaient étudier en deuxième lecture