Alors qu’un nouveau mouvement #MeToo secoue le cinéma français, Aurore Bergé, la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, annonce dans le Parisien Dimanche lancer «avec tous les ministères», Santé, Culture, Sports, Fonction publique et Egalité entre les femmes et les hommes, «une mission sur les violences sexistes et sexuelles». L’objectif de cette mission est de «comprendre les mécanismes à l’œuvre, pour changer les règles dans tous les lieux où une domination hiérarchique s’exerce, où une relation d’autorité existe. Partout des contre-pouvoirs et des garde-fous doivent être mis en place», a-t-elle expliqué.
Cette mission, lancée officiellement dans «les prochains jours», se déroulera durant «trois mois», encadrée par «six experts», a précisé l’entourage de la ministre. Pour Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des Femmes, jointe par Libération, «l’initiative est intéressante à condition que cette mission aboutisse à un plan avec des moyens. Il y eu un Grenelle des violences conjugales [en 2019, ndlr], il serait bon qu’il y ait une mobilisation générale de la société contre les violences sexistes et sexuelles.» La militante féministe regrette que la mission n’englobe pas l’ensemble des ministères - «il y a aussi des violences sexistes et sexuelles dans l’Armée !», dit-elle. Néanmoins, il faut que «cette mission soit rapide et qu’elle aille voir dans le détail comment améliorer ce qui existe déjà et mette en place de nouvelles mesures.»
Ce jeudi, la comédienne Judith Godrèche, auditionnée par la mission à l’égalité entre les femmes et les hommes au Sénat avait demandé, de son côté, une commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles au cinéma.