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Me Too

Le cofondateur du Planning familial accusé de violences sexuelles : un appel à témoignages est lancé

Violences sexuellesdossier
Henri Fabre, à l’origine des centres de planification installés dans les hôpitaux pour accompagner les femmes dans leur contraception et leur grossesse, est accusé de violences sexuelles dans le cadre d’une consultation. L’organisme s’engage à enquêter sur de potentiels autres actes similaires.
Une femme dont le visage est flouté, devant le Planning Familial de Marseille, le 5 décembre 2015. (France Keyser/MYOP)
publié le 30 octobre 2024 à 11h49

L’histoire fait écho à celle qui a secoué, en juillet dernier, Emmaüs, avec les révélations sur l’abbé Pierre. Le Planning familial a ouvert ce mardi 29 octobre un appel à témoignages aux personnes qui auraient été victimes de violences sexuelles de la part de son cofondateur décédé en 2012, Henri Fabre.

Cette décision, annoncée dans un communiqué publié sur X dans la soirée de mardi, fait suite au témoignage d’une personne, souhaitant rester anonyme, qui a rapporté des faits remontant à 1961. Agée de 21 ans à l’époque, elle s’était rendue au centre de planification familiale de Grenoble, pour y obtenir des informations sur la contraception. Alors qu’elle était en consultation avec Henri Fabre, «sur la table gynécologique, déshabillée», le médecin de 41 ans «s’est approché d’elle, pantalon baissé, touchant son sexe avec le sien. Elle s’est reculée, sidérée», relate l’organisation française chargée d’accompagner les familles et les femmes seules dans leur décision d’avoir un enfant ou de ne pas en avoir.

Le Planning familial a décidé d’ouvrir un «dispositif de recueil de témoignages pour les personnes qui auraient été victimes d’Henri Fabre», par mail (temoignageplanning@groupe-egae.fr) ou par téléphone (01 89 96 00 28). Il annonce aussi engager un «travail de recherche sur l’existence d’autres témoignages visant des médecins ayant participé à la fondation du Planning familial». Accompagné par le groupe Egaé, le mouvement entend aussi faire la lumière sur l’absence de réactions après avoir pris connaissance du témoignage une première fois en 2021.

Le cabinet de conseil spécialisé dans la prévention de violences sexuelles que co-dirige Caroline De Haas, collabore aussi depuis plusieurs mois avec Emmaüs, l’institution française vouée à la cause des plus démunis. L’association avait révélé en juillet dernier avoir recueilli des témoignages accusant son fondateur décédé en 2007, l’abbé Pierre, de violences sexuelles entre 1950 et 2000.