C’est un cliché sexiste qui a encore la vie dure. Celui de la femme vénale, qui profiterait de la séparation pour «plumer» son mari. La réalité est pourtant bien différente : le divorce agit comme un «révélateur de la trappe à pauvreté qu’est le couple pour les femmes», pointe un rapport publié ce jeudi 14 mars par l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes de la Fondation des femmes. Les chiffres sont sans appel : 20 % des femmes (en couple hétérosexuel) basculent dans la pauvreté au moment du divorce, contre 8 % des hommes, soulignent Lucile Peytavin et Hélène Gherbi, les deux coautrices de cette note sur «Le coût du divorce». Les femmes avec enfants et les femmes âgées sont particulièrement exposées : au moment du divorce, le taux de pauvreté des mères grimpe à 34 %, 20 points au-dessus de l’ensemble de la population, tandis que les femmes sexagénaires subissent une chute de revenus de 31 %, détaille le rapport.
Interview
Ces inégalités économiques «n’apparaissent pas subitement dans le couple au moment de la séparation», mais «se construisent et se renforcent tout au long du mariage», relève Hélène Gherbi. «Pendant toute la durée de la vie maritale, et même hors mariage [pour les couples en union libre, ndlr], il y a un phénomène de fragilisation économique progressive des femmes,