Menu
Libération
#MeToo

Le magicien David Copperfield accusé de violences sexuelles par 16 femmes

Dans une enquête publiée par le «Guardian», le célèbre prestidigitateur américain est mis en cause par plusieurs femmes, dont certaines étaient mineures au moment des faits. Ses avocats démentent les faits.
Parmi les femmes interrogées, trois assurent que le magicien David Copperfield les avait droguées avant d’avoir des relations sexuelles. (John Lamparski/GettyImages)
publié le 16 mai 2024 à 11h07

C’est l’un des plus célèbres illusionnistes au monde. Le prestidigitateur américain David Copperfield, 67 ans aujourd’hui, est accusé de violences sexuelles par seize femmes, a rapporté mercredi 15 mai le Guardian. «Plus de la moitié des allégations émanent de femmes qui ont déclaré avoir moins de 18 ans au moment des faits», ajoute le journal britannique.

Pour mener son enquête – qui porte sur une période allant de la fin des années 1980 à 2014 –, l’édition américaine du quotidien britannique explique avoir interrogé plus de 100 personnes, et consulté des dossiers de police et de justice. Le média précise aussi que les femmes qui accusent David Copperfield «l’ont rencontré dans le cadre de son travail en tant que l’un des artistes les plus prospères au monde».

Trois disent avoir été droguées

Parmi les femmes interrogées, trois assurent que le magicien les a droguées avant d’avoir des relations sexuelles, auxquelles elles estiment ne pas avoir pu consentir. D’autres accusent la vedette des années 1990 d’attouchements sur scène lors de ses spectacles. De leur côté, les avocats de David Copperfield ont fait savoir au journal que leur client démentait toute infraction et ne s’était «jamais comporté de manière inappropriée avec quelqu’un, encore moins avec une mineure».

Une autre femme, sous pseudonyme, affirme qu’elle a rencontré l’indéboulonnable vedette de Las Vegas alors qu’elle n’avait que 15 ans. Les années suivantes, il l’aurait appelée tard le soir et lui aurait envoyé des cadeaux, a-t-elle expliqué, estimant avoir ainsi été «conditionnée». Quand elle a eu 18 ans, ils ont eu une relation sexuelle consentie, a-t-elle poursuivi. Là encore, les avocats de David Copperfield ont fait savoir que le magicien démentait «fermement toute idée de conditionnement ou toute autre inconduite». Avant d’ajouter que les deux avaient eu une relation légale et consentie qui a duré quatre ans.

Selon le Guardian, l’enquête «a mis en évidence des thèmes communs parmi les accusations : plusieurs femmes ont déclaré que Copperfield leur avait promis de les aider dans leur carrière de mannequin ou dans l’industrie du spectacle et qu’il avait tenté de rester en contact avec elles et leurs parents».

Déjà accusé d’agression sexuelle en 2018

Ce n’est pas la première fois que l’illusionniste, notamment connu pour avoir fait disparaître la statue de la Liberté, est mis en cause. En 2018, l’ancienne mannequin américain Brittney Lewis l’avait déjà accusé d’agression sexuelle. Cette dernière, qui a également parlé au Guardian, affirme avoir été droguée et agressée sexuellement trois décennies plus tôt, alors qu’elle était mineure. A l’époque, David Copperfield avait démenti ces accusations.

Le nom du magicien figure aussi parmi ceux listés dans des documents de justice relatifs à l’affaire Jeffrey Epstein, le financier américain accusé de crimes et trafic sexuels, qui s’est suicidé en prison en 2019 avant de pouvoir être jugé. Le fait que le nom de David Copperfield y figure n’implique toutefois pas qu’il a eu un comportement illégal ou répréhensible. «Notre client n’était pas au courant des crimes épouvantables commis par Epstein», ont assuré ses avocats du prestidigitateur dans les colonnes du Guardian.