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Droits des femmes

Le nombre d’IVG a encore progressé en 2024, avec plus de 250 000 avortements pratiqués en France

La hausse du nombre d’interruptions volontaires de grossesse, constatée au cours des dernières années, se poursuit, révèle la Drees dans une étude publiée ce jeudi 25 septembre.

Le taux de recours à l'IVG est le plus élevé chez les 25-29 ans, avec 29,8 avortements pour 1 000 femmes. (Getty Images)
Publié le 25/09/2025 à 10h56

La tendance se poursuit : le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) a continué d’augmenter en 2024, et 40 % ont été pratiquées en cabinet libéral, a indiqué la Drees dans une étude publiée ce jeudi 25 septembre. Au total, 251 270 avortements ont eu lieu en France, soit 7 000 de plus qu’en 2023, précise le service statistique des ministères sociaux.

«La hausse du nombre d’IVG observée en 2022 et 2023 se poursuit, après le creux observé en 2020 et en 2021 notamment dû à la baisse des conceptions relevées lors de la pandémie de Covid-19», relève la Drees. Le rapport entre le nombre d’IVG et le nombre de naissances vivantes sur une année donnée augmente : «Il atteint 0,38 du fait de la baisse des naissances et de la hausse du nombre d’IVG», contre 0,28 en 2016, selon la Drees.

La méthode médicamenteuse utilisée dans 80 % des cas

En 2024, le taux de recours à l’IVG continue d’augmenter à 17,3 avortements pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 16,8 pour 1 000 en 2023. Il est le plus élevé chez les 25-29 ans, avec 29,8 IVG pour 1 000 femmes. Pour les moins de 20 ans, il est plus faible qu’il y a dix ans (5,5 pour 1 000 contre 8,7).

Le taux de recours à l’IVG est deux fois plus élevé dans les départements et régions d’outre-mer qu’en métropole. 21 514 femmes ayant recouru à l’IVG en 2024 avaient déjà eu un avortement dans les douze mois précédents, relève la Drees. En 2024, 45 % des avortements ont été réalisés hors établissements de santé. La méthode médicamenteuse est utilisée pour 80 % des IVG.

La récente pratique de l’avortement par les sages-femmes libérales s’est beaucoup développée. En 2024, elles ont effectué la moitié des IVG en ville. 1 442 sages-femmes et 1 823 médecins en ont pratiqué en cabinet libéral l’an dernier. Les IVG en téléconsultation restent rares : près de 1 600 médicaments ont été remis directement à des femmes par les pharmacie. L’allongement de deux semaines (de 12 à 14) du délai légal de recours, prévu dans la loi de mars 2022, n’a concerné que 1 à 2 % du total des IVG.